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Réussir une fusion : au-delà des processus, la posture curieuse

  • Photo du rédacteur: Sami Guillier
    Sami Guillier
  • 11 juin
  • 3 min de lecture

Quand deux entreprises fusionnent, les organigrammes évoluent, les marques se superposent, les processus s’alignent. Tout semble maîtrisé, cadré. Et pourtant, au cœur même des équipes, un autre phénomène se joue — plus diffus, plus délicat à diagnostiquer : le désajustement humain.



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Car une fusion, ce n’est pas seulement un projet stratégique. C’est la rencontre de cultures, d’usages, de routines implicites. Et c’est souvent là que les tensions émergent : incompréhensions, résistances, méfiance entre "eux" et "nous". Le terrain glisse, les repères se brouillent.

Et si, au lieu de chercher à « gommer les différences », on apprenait à les explorer ? Et si la curiosité était un levier trop sous-estimé dans les dynamiques de transformation collective ?



Pourquoi la curiosité change la donne


Dans un contexte de fusion, chacun tente de préserver son identité professionnelle. Cela se traduit par des jugements rapides :

« Ils sont trop procéduriers. »
« Ils manquent de méthode. »
« Ce n’est pas comme ça qu’on faisait chez nous. »

Ces remarques, souvent sincères, traduisent un besoin de compréhension, mais aussi un manque d’outils pour dialoguer. Or, la curiosité — cette capacité entre autres à poser des questions ouvertes, à suspendre temporairement son jugement, à s’intéresser aux logiques de l’autre — peut réintroduire du lien là où la défiance s’installe.

Contrairement à la simple “tolérance”, la curiosité n’est pas passive. Elle engage. Elle permet de créer un espace où l’autre devient une source d’apprentissage, et non une menace.



Des actions concrètes pour activer la curiosité


Cultiver la curiosité dans les équipes ne nécessite pas de bouleverser tout un plan d'intégration. Il suffit parfois d’instaurer quelques pratiques simples :

  • Des tandems entre métiers croisés pour découvrir les outils, rituels et contraintes du voisin.

  • Des ateliers de récit professionnel pour donner à voir les trajectoires individuelles derrière les fonctions.

  • Des moments de décodage culturel, où l’on rend visible ce qui est souvent implicite : les valeurs, les codes, les références.


Ce type de démarches permet de réconcilier les logiques, d’ajuster les perceptions, et surtout, de transformer la fusion en co-construction, plutôt qu’en absorption.



Un Soft Skill (une compétence clé) au cœur de la transformation


La curiosité n’est pas qu’une qualité personnelle. C’est un Soft Skill (une compétence clé) stratégique. Francesca Gino, chercheuse à la Harvard Business School, démontre que les équipes curieuses sont plus résilientes, plus créatives, et moins sujettes aux conflits (The Business Case for Curiosity, HBR, 2018).

Dans un monde professionnel où les mutations sont permanentes, savoir interroger plutôt qu’imposer, comprendre plutôt qu'interpréter trop vite, devient une compétence différenciante. Et lors d’une fusion, c’est sans doute cette capacité à créer du dialogue entre deux histoires différentes qui fait la différence entre une intégration réussie… et un malentendu durable.


Un Soft Skill… et bien plus


Oui, la curiosité est un Soft Skill (une compétence clé), et elle mérite d’être reconnue comme tel. Mais elle est aussi plus que cela : une posture active, une manière d’entrer en relation, de construire de nouveaux récits collectifs, de traverser le changement avec finesse.

Dans une période de transformation, elle devient un outil de cohésion — en favorisant l’écoute et la reconnaissance réciproque — et un vecteur de transmission, en ouvrant des espaces où chacun peut raconter, partager, comprendre ce qui le relie à son métier et aux autres.


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